Paroles de Cabanons
 
 
Coproduction Cie Artem - Le Citron Jaune

Ecriture et récit : Brigitte Carle
Accordéon et chant : Jean-François Veran
Création vidéo et scénographie : J.P. Maffre et D. Mank

Spectacle créé en résidence au Citron Jaune, Centre National des Arts de la Rue à Port Saint Louis du Rhône en Camargue (13)
présenté au Festival Les Envies Rhônements les 20 et 21 juillet 2013
Spectacle diffusé en salle à partir de janvier 2014
 
Photos
- voir les photos de Jean E. Roché lors de la création dans les marais de Port Saint Louis (juillet 2013)
- voir les photos de Jean E. Roché lors de la représentation à la salle Gérard Philipe à Port Saint Louis (janvier 2014)
Pour obtenir une photo en haute définition, adressez simplement un mail à la compagnie.
 
BRIGITTE CARLE est comédienne, conteuse et metteur en scène de la compagnie ARTEM. Son travail de création naît de la collecte de paroles et d'immersion dans un tissu culturel: un art de la parole où cohabitent l’ancien et le moderne, le légendaire et le contemporain, la mémoire et l’imaginaire, le métissage parole musique ... l'expression d'une oralité vivante et d'un imaginaire collectif.

 

 

JEAN-FRANCOIS VERAN est auteur compositeur interprète/ accordéoniste. Un musicien avec une belle voix et une très grande sensibilité, à l'écoute des moments forts pour les accompagner à l’accordéon et porter les émotions du récit .
La mise en chanson de poèmes de cabanonniers lui a permis d'approcher au plus près l’univers de ce monde ouvrier et de finir sur une chanson revendicatrice « le monde » .

 
 

Paroles de Cabanons est une création inspirée de collectes de paroles et de fictions puisées au cœur de la Camargue. De l’histoire du cabanon, ancien refuge des gens de mer devenu emblème des congés payés, Brigitte Carle tisse les vécus et les imaginaires pour nous livrer un patrimoine précieux. Ce spectacle nous emmène à la limite entre terre et ciel, entre mer et terre, à la frontière des mondes, à la marge.... à la découverte de l'art du cabanon et de la mémoire ouvrière de Port Saint Louis.

Spectacle écrit par Brigitte Carle à partir de collectes de paroles auprès de l'Association des cabanonniers de PSL, de Bernard Picon(sociologue) et de Philippe Rigaud (historien) Cette collecte de récits de vie est enrichie par des contes, légendes et croyances relatives au grand fleuve Rhône et à son embouchure.
 
A travers la découverte de l'art du cabanon, "Paroles de cabanons" nous parle des fils, petit- fils et arrière-petit-fils d'ouvriers et de dockers, de pionniers venus construire une ville ouvrière dans ce désert du bout du monde, entre étangs et marais, fièvres et moustiques ; c'est la mémoire ouvrière des immigrés de l'intérieur, des délocalisés du labeur, qui ont su s'adapter, réinventer, récupérer, survivre. Sans hérédité paysanne pour la plupart, ils sont devenus pêcheurs, chasseurs, cueilleurs par nécessité. Avant de devenir un art de vivre, la cabanon était avant tout une nécessité de vivre.
 
Scénographie

"Paroles de cabanons" est créé en juillet 2013 pour le festival les Envies Rhônements sous forme d'un récit déambulatoire musical au cœur des cabanons du they Napoléon à Port Saint louis. Pour sa présentation en salle, les artistes sont accompagnés d'une projection vidéo qui permet au public de voyager dans le paysage cabanonnier à la découverte de la mémoire ouvrière et des paroles d'aujourd'hui.
 
 
Fiche Technique

La fiche technique est disponible ; elle est établie pour des conditions scéniques optimales (scène de 7m x 5m). Elle est adaptable en tout lieu. La Cie fournit le décor, l’éclairage et la vidéo (projecteur et écrans). L’organisateur fournit l’alimentation électrique et une assistance technique.
 
 
Revue de presse
- articles La Marseillaise mai et juillet 2013 + La Provence juillet 2013
- article Ouest Provence mai 2013
- articles La Marseillaise janvier 2014
 
Pour plus de renseignements (partenariat et dates de tournée, conditions financières et techniques....) :

Compagnie Artem
BP 55
38092 Villefontaine - cedex
04 74 83 68 59 / 06 80 20 65 82
artem.theatre@wanadoo.fr / www.brigittecarle-artem.fr

Extraits

"Ici vous êtes à la limite des mondes
vous êtes à la marge qui sépare les mondes
vous êtes à la charnière
d'un côté le monde des géants avec leurs grands oiseaux bleus métalliques qui dominent la mer, le monde des géants de l'argent, les ogres du commerce, le monde des grands, les grands de ce monde
de l'autre côté le marais et le petit peuple du marais, le monde des cabanes et de l'enfance"

"avant, là-bas, au bout...y avait une île...on l'appelait l'île de Pamparigouste ..."
 
"Le cabanon, c'est l'art de la récupération
Le cabanon c'est fait de bric et de broc, c'est du bricolage, y a pas de règles.
c'est la poésie du petit rien et de la débrouille, la poésie du bout de ficelle
et c'est bichonné à notre goût !
C'est la poésie de ceux qui n'ont pas grand chose, mais qui avec leur âme d'enfant, se font un petit nid qui ne coûte rien, mais où on est bien !!!... on est si bien......à l'abri du monde des grands et des normes des savants..."
 

"...un petit coin de paradis où il fait bon vivre le cabanon, il faut le vivre, c'est la fête ; ici tu fais comme chez toi, car "qui se gêne devient bossu, et la bosse ne part plus"
"On travaille de l'autre côté, pour les géants métalliques, dans le monde des grands, du commerce et de l'argent...mais dans le monde du marais et de l'enfance, on vit avec la nature, au cabanon on retourne à la nature sauvage, un peu comme les indiens ; on est un peu les derniers indiens de l'embouchure et il faut nous protéger"
"le Rhône, avec sa grand' bouche indomptable, est le fleuve qui sépare les mondes et qu'on appelle le Fleuve des Morts.....quelquefois on voit passer dans la tourmente de l'eau les corps de noyés un peu plus haut...et autrefois on voyait des cercueils vagabonds, des morts en barrique...."
"Dans ce pays jusqu'à la fin du 19ème siècle Au bord du grand fleuve, il y a pour toute humanité une tour en pierre et quelques cabanes de nécessité : pêcheurs, baliseurs, douaniers, préposés de santé. une population limitée à ceux qui osent affronter le grand fleuve et ses dangers pour pouvoir échanger, s'entraider et croûter!"
"...certains disparaissaient...mais pas de maladie, ni par noyade...car ce fleuve sauvage est sûrement habité par des créatures peu conseillées..."
"On fait venir des hommes et des bras des régions où il n'en faut pas ce sont les immigrés de l'intérieur, les délocalisés du labeur, les délocalisés avant l'heure. Mais rien n'est prévu pour les accueillir Chacun bâtit sa cabane sur un terrain qui ne lui appartient pas on laisse faire on vient ici parce qu'ici on peut gagner des sous"
"et cette société de la diversité, de la débrouille, un peu hors la loi, a grandi dans cette communauté d'égalité, de convivialité et de partage, à la lisière entre l'industrie et la nature sauvage primitive, à la limite des mondes, à la marge, au seuil...."
"cette nécessité de vivre qui deviendra un art de vivre c'est comme une transfusion de génération en génération on l'a dans le sang, on est les rejetons du cabanon, du génie de l'adaptation, de l'art de la récupération." "mais aujourd'hui quelque chose a changé...."

Brigitte Carle